Mercredi 3 avril, nous avons examiné au Sénat, la proposition de loi relative aux mentions et signes de qualité et de l'origine valorisant les produits agricoles et alimentaires. Elle comprend deux articles importants pour notre département.
Le premier concerne la mention fromage "fermier". Un arrêt du Conseil d’Etat a interdit l’usage de la mention fromage "fermier" pour les fromages produits à la ferme mais dont l’affinage est effectué en dehors de l’exploitation. Or, la très grande majorité de nos fromages AOP est affinée à proximité mais à l’extérieur de l'exploitation. C’est ainsi qu’ont été construits les cahiers des charges AOP qui imposent cependant des règles strictes aux affineurs. A titre d’exemple, pour la zone St Nectaire, sur 7400 tonnes produites en AOP, 6500 tonnes sont affinées en dehors de la ferme. Il était donc très important de leur permettre de conserver la mention fromage "fermier". Le Sénat a voté en faveur de cette mesure que j'ai défendue et qui a obtenu l'accord du ministre. Une disposition rassurante pour nos producteurs.
Le deuxième concerne l’étiquetage du miel. J’ai défendu l’idée de préciser sur l’étiquette la liste de tous les pays d’origine par ordre décroissant, en fonction de l’importance de leur part dans la composition du miel. Cette transparence, nous la devons aux consommateurs souvent dupés par un déficit d'information. Nous la devons aussi à la filière apicole qui, en visant l’excellence, peine à lutter contre l’importation de miels à bas coût et fréquemment frauduleux, notamment en provenance de Chine. Le Sénat a adopté cette disposition avec le soutien du ministre pour une mise en application au 1er janvier 2020.
Sur ce même sujet, j'ai défendu un amendement visant à aller plus loin dans l'information en indiquant le pourcentage de miel pour chaque pays comme vient de le décider l'Espagne. Il n'a pas été adopté et je le regrette.
Nous avons néanmoins obtenu deux belles avancées à fort enjeu pour les filières fromagère, apicole et les consommateurs, que je suis heureux de vous annoncer aujourd'hui.
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> En France, 70% de la production fromagère fermière sous appellation, est affinée en dehors de l'exploitation conformément aux cahiers des charges des AOP.
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> En France, 36 600 tonnes de miel sont importées pour couvrir la consommation annuelle estimée à 45 000 tonnes. Ces importations proviennent en grande partie de pays pratiquant les prix les plus bas, souvent épinglés pour fraudes dans la composition de leur miel.
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